Brève présentation de la discipline

La théologie pratique n’est pas la pratique de la théorie, mais une théologie des pratiques : pratiques chrétiennes, pratiques croyantes, pratiques sociales, culturelles, artistiques, etc. considérées comme des lieux à partir desquels élaborer un questionnement théologique.

La Théologie pratique veut être aux prises directement avec la société, c’est à elle qu’incombe la tâche de mettre en relation des « mondes » qui ne sont pas immédiatement accessibles l’un à l’autre : l’Église, la Bible, la théologie et les réalités de la vie contemporaine, dans des contextes à chaque fois spécifiques.

La complexité de ces connexions implique que l’interaction entre ces pôles demeure en discussion persistante au sein de cette discipline. L’efflorescence terminologique qui la caractérise montre également le vaste champ qu’elle doit couvrir : théologie pastorale, études pastorales, étude des pratiques pastorales, praxéologie pastorale et religieuse, étude de l’action religieuse, recherche-action, théologie appliquée, pastoral care, pastoral counselling, théologie de la culture, etc…

Malgré les différences d’accents et d’interprétation, le souci particulier commun à toute la théologie pratique porte à la fois sur le monde contemporain et sur la manière dont l’Église peut y faire résonner les messages de l’Évangile de manière adéquate et crédible. La dénomination de théologie «pratique » s’est imposée, avec un point d’accord décisif: l’adjectif ne désigne pas l’application pratique de la théorie. Les théologien·ne·s pratiques n’aiment pas qu’on les appelle des « praticien·ne·s », si ceci sous-entend une théologie qui ne serait vouée qu’à appliquer la théologie, les dogmes, des préceptes éthiques ou des consignes liturgiques. La théologie pratique se définit plutôt comme une « théologie des pratiques », au sens où elle réfléchit théologiquement aux pratiques qu’elle voit dans le monde qui l’entoure.

Élisabeth Parmentier